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La perspective synthétique de l’évolution des populations humaines, redynamisées dans les années 1980 en archéologie et en génétique des populations, prend souvent appui sur des problématiques, conclusions ou données linguistiques. Ceci pose de nombreux problème méthodologique quant aux approches permettant de concilier des données de natures différentes, telles que les données linguistiques d’une part et les données morphologiques ou génétiques des populations d’autre part. Une perspective unificatrice se décline selon deux problématiques : (1) celle de la congruence entre ces données et/ou les histories évolutives que l’on peut en inférer selon des méthodologies propres à chacune des disciplines considérées, (2) celle des transpositions méthodologiques possibles entre ces disciplines.

Ce projet s'insère dans le cadre des études interdisciplinaires associant langues et gènes, dans la perspective ouverte par les travaux pionniers de L. Cavalli-Sforza. L'idée maîtresse de ce type d'approche est que l'étude conjointe de la langue et de la structure génétique d'une population donnée permet de mieux mettre en évidence les contingences historiques qu'a subies ladite population, ainsi que les contacts qu'elle a pu entretenir avec les populations voisines, apparentées ou non.

Au début des années 1980, de premiers essais de corrélations entre arbres génétiques et linguistiques, initiés en particulier par Luca Cavalli-Sforza, ont mis en valeur le fait inattendu que certaines caractéristiques du génome d’un individu sont fréquemment en rapport avec sa langue. Le présent projet veut vérifier pour un cas précis et bien contrôlable jusqu’où vont les parallèles entre langues et gènes.