Ce thème regroupe des activités de recherche sur l’évolution récente des langues. Les travaux conduits concernent différentes dimensions des évolutions linguistiques : changements phonologiques, sémantiques, lexicaux etc. L’outil informatique est particulièrement mis à contribution, puisque outre le développement de différentes bases de données, des approches d’analyse automatique des données ou de modélisation sont mises en œuvre dans l’ensemble des projets.

Ce second thème de recherche s’étale sur des échelles de temps bien plus distendues que le précédent. Les recherches sur l’origine du langage et des langues accompagnent en effet celles sur l’apparition de la lignée humaine au cours des derniers millions d’années de la préhistoire. Nous travaillons en particulier au sein de l’équipe Evolution sur les premières traversées maritimes comme indices du langage et sur l’évolution de la diversité et de la complexité des langues avant le Néolithique. L’accent est mis sur le recours à des données sur la préhistoire et l’utilisation de l’outil informatique pour créer des simulations simples mais pertinentes pour reconstruire en partie l’émergence du langage et des langues.
A plus long terme, c’est la notion de paléo-cognition que nous souhaitons mettre plus en avant, par l’analyse des activités cognitives de nos ancêtres, en particulier au niveau de la communication entre individus.

Depuis les premiers travaux de L. Cavalli-Sforza sur les comparaisons entre classifications linguistiques et génétiques, de nombreuses études sur différentes populations humaines se sont succédées pour mettre au jour ici de bonnes corrélations entre marqueurs génétiques et linguistiques, et là des différences dont il faut rendre compte. De telles mises en miroir ouvrent des perspectives nouvelles pour comprendre l’histoire des migrations humaines et des contacts entre populations.
Afin de faire progresser les connaissances sur les domaines d’expertise du laboratoire que sont les populations berbères et gabonaises, plusieurs linguistes de l’équipe ont entamé des collaborations avec des généticiens des populations et des archéologues pour conduire des études de terrain précises car alliant les compétences de chacun. Une réflexion a également été entamée pour questionner plus généralement la pertinence théorique des comparaisons entre les classifications de différentes disciplines.